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Le NPD devient la cible des attaques

Nga: JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE

TORONTO – La campagne électorale entre dans sa seconde semaine et plus que jamais, le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario et sa chef, Andrea Horwath, sont devenus la cible des attaques de ses adversaires.

Le Parti libéral de l’Ontario (PLO) a martelé, en matinée le 14 mai, que la plateforme du NPD de l’Ontario comptait plusieurs erreurs comptables. Selon le PLO, la plateforme du NPD contient des coupures de près de 3 milliards de dollars.

Le ministre sortant des Finances de l’Ontario, Charles Sousa, estime que le NPD a «mal compris» le dernier budget ontarien, ce qui expliquerait les différences.

«Ce sont des erreurs significatives qui résulteront à des coupures massives dans des programmes qui nous tiennent à cœur», a-t-il lancé.

«L’Ontario mérite mieux», a pour sa part martelé la chef du PLO, Kathleen Wynne.

La chef du NPD, Andrea Horwath a assuré qu’il n’y avait pas d’erreurs dans sa plateforme, mais que «la vision du NPD pour l’Ontario est fondamentalement différente» de celle des libéraux.

Mme Horwath a assuré que le plan du NPD ne supprimait pas des programmes déjà en place et ne couperait pas de financement, comme le prétend le PLO.

La chef du NPD a martelé que ce sont plutôt les libéraux qui sont frivoles avec les chiffres.

«Il n’y a qu’un mot pour décrire la tentative de discréditer le NPD à laquelle a eu recours Mme Wynne: pitoyable. Comme si les Ontariens avaient besoin qu’on leur rappelle à quel point la première ministre sortante les a déçus», a-t-elle insisté.

Pour sa part, le chef du Parti progressiste-conservateur, Doug Ford, était de passage à Niagara Falls, pour assurer que s’il était élu premier ministre en juin, il «ramènerait» des emplois en Ontario. Au cours de la fin de semaine, il a accusé le NPD d’être un parti avec des militants «extrémistes» au service des «élites de Toronto». 

Un changement de stratégie

Stéphanie Chouinard, politologue au Collège militaire de Kingston, estime que les attaques accrues envers le NPD, observé depuis le débat de vendredi dernier, sont une réaction aux derniers sondages. Selon un sondage de la firme Mainstreet Research, le NPD se classe désormais en seconde place, tout juste derrière le Parti PC avec 28 % des intentions de vote.

Mme Chouinard croit que la performance d’Andrea Horwath lors des deux débats a donné un «avantage» aux néo-démocrates.

«On parle de plus en plus du NPD dans les médias, ce qui signale pour les autres partis devait ajuster leur stratégie», explique-t-elle.

Selon la politologue, il en reviendra à la chef Andrea Horwath de démontrer aux Ontariens qu’elle a un plan crédible. Elle ajoute que le «traumatisme» des années au pouvoir de Bob Rae, de 1990 à 1995, n’a pas la même signification pour une nouvelle génération d’électeurs, ce qui expliquerait aussi le gain de popularité des néo-démocrates auprès des jeunes.

«Plus le temps avance, plus de jeunes électeurs deviennent éligibles. Pour un jeune ontarien de 18 ou 20 ans, les Rae day sont plus ou moins connus et n’influence pas autant le choix», souligne Mme Chouinard.

Une coalition entre les partis de gauche?

Au cours du week-end, l’idée d’une coalition entre le NPD et le PLO a commencé à faire son chemin.

Stéphanie Chouinard note que les gouvernements n’ont pas une cote de popularité très élevée au Canada et en Ontario.

«Régle général, les Canadiens et les Ontariens sont très frileux sur cette idée parce que c’est vu comme si les partis politiques pilaient sur leurs principes», lance-t-elle.

Elle note néanmoins que les deux plateformes ont des similitudes.

La politologue croit qu’il est surprenant de voir ces discussions sur la place publique, et voit comme une admission de la part de Mme Wynne d’une probable défaite.

En point de presse le lundi 14 mai, Mme Horwath a fermé la porte à une coalition avec les libéraux. Mme Wynne, pour sa part, a estimé qu’il était «trop tôt», pour parler d’une union entre les deux partis.

 

Jean-François Morissette est un diplômé des programmes de sciences politiques et de journalisme de l’Université Laval, à Québec. Il a évolué au sein de plusieurs médias, dont le journal provincial L’Étoile, qui couvre les dossiers de la communauté francophone du Nouveau-Brunswick. Il a aussi collaboré avec Le Journal de Québec et la Quête. Il couvre le parlement ontarien pour #ONfr.

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