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Pourquoi je vais voter cette fois pour le Parti Conservateur et Pierre Poilievre - Par Taulant Dedja

*L’auteur est ancien député (Parti Socialiste) de l’Assemblée Nationale de la République d’Albanie et ancien membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (Groupe Socialiste).

Dernièrement, il ne se passe pas un jour sans que je parle ou discute avec quelqu’un des élections canadiennes du 28 avril, un sujet omniprésent. D’ailleurs, des collègues de travail - qu’ils soient natifs ou immigrants comme moi (y compris bien sûr des collègues ou amis canado-albanais) - connaissant mes antécédents, m’ont demandé ouvertement et sans gêne pour qui j’allais voter, ajoutant qu’ils hésitaient encore sur certains points. Il y en a même qui disent ne pas s’intéresser à la politique, que leur vote ne changera rien, bien qu’ils se plaignent quotidiennement des difficultés de la vie, causées en grande partie par la situation économique - dont la responsabilité incombe au gouvernement fédéral et aux gouvernements provinciaux.

Ma réponse, pour eux, se résume à peu près en ces réflexions que je vais énumérer ci-dessous, des faits aussi extraits des médias francophones traditionnels opérant au Québec - issus d’enquêtes journalistiques que personne n’a démenties. Bien sûr, une partie de ce que je dis résulte d’un raisonnement logique, et pas simplement de convictions forgées au fil des années ou qui ont évolué. Il ne faut pas oublier que la réalité nous enseigne chaque jour quelque chose de nouveau, grâce à une information diffusée en une fraction de seconde à travers le monde, fruit du progrès technologique.

À mes yeux, lors de ces élections, le choix est très simple pour tout un chacun :

Un quatrième mandat pour les Libéraux, qui ont ruiné l’économie canadienne (quelqu’un peut-il nier cela ?) et qui ont nommé l’ancien conseiller économique de Justin Trudeau comme premier ministre après avoir fermé le Parlement pendant six mois - une atteinte flagrante à la démocratie (la démission de Freeland, dont Carney est le parrain de son fils, était un pure montage) ; ou un vote pour le changement, en faveur d’un programme économique du Parti Conservateur qui prend en compte toutes les classes sociales sans exception, qui place les intérêts du pays avant ceux des élites du Forum Économique Mondial, qui garantit les programmes sociaux existants, et qui réduira les milliards de dollars de dépenses consacrées à la bureaucratie et à la consultation par les Libéraux, une bureaucratie qui a ajouté 75 000 fonctionnaires à l’administration - avec qui, pour avoir une réponse au téléphone, on doit parfois attendre des heures.

Pour moi personnellement, en tant que citoyen canadien, qui travaille la moitié de l’année pour payer cette bureaucratie hypertrophiée par les Libéraux, et qui ne peut même pas avoir un médecin de famille, il est crucial de savoir qui remportera ces élections ! Je ne peux pas donner ma voix à un parti politique qui a échoué, notamment lors de son dernier mandat, dans tous les domaines. Je n’ai pas voté en 2015, même si j’avais pour la première fois le droit de vote. Ensuite, j’ai voté pour les Libéraux en 2019, et pour le Bloc Québécois en 2021. Cette fois, je voterai pour le Parti Conservateur, car je ne suis pas l’esclave d’idéologies. Je crois en l’analyse logique et en l’alternative qui, selon moi, est actuellement la meilleure pour moi, ma famille, et bien sûr pour l’avenir du Canada - un pays où j’ai immigré sur la base d’un processus de sélection méritocratique.

C’est la première fois dans ma vie que je vais voter pour un parti de droite (en réalité centre-droit), non par militantisme, mais pour punir l’irresponsabilité des Libéraux, en utilisant le seul moyen légal que m’accorde la démocratie en tant que citoyen : mon vote. Et bien sûr, parce que je crois que l’alternance est vitale pour le Canada. Car la question principale de ces élections n’est pas "qui résistera le mieux à Trump", comme ont tenté de l’imposer les médias et analystes pro-gouvernementaux, mais bien "le coût de la vie" et "qui est le plus apte à gérer efficacement le budget public et nos impôts", tout en exploitant correctement les innombrables ressources naturelles du Canada pour rendre notre économie moins dépendante du voisin historique du Sud.

Pierre Poilievre n’est pas un Messie, ni parfait, mais il n’est pas en politique grâce au nom de son père, et il est, pour l’instant, le seul candidat au poste de premier ministre qui connaît les vrais problèmes des Canadiens. Cela fait trois ans qu’il parcourt le pays pour comprendre ce que pensent ses concitoyens et comment améliorer leur quotidien. La comparaison faite entre lui et Donald Trump est autant une ruse désespérée qu’un non-sens insultant, juste destinée à effrayer les ignorants et les naïfs. Ceux qui pensent par eux-mêmes savent analyser les faits et les individus. Donc, selon moi, notre choix doit être dicté par la logique, non par la peur.

Quant au patriotisme, je ne crois pas que Mark Carney, avec ses trois passeports, soit plus patriote que Pierre Poilievre. C’est Carney qui a ses intérêts financiers aux États-Unis, et qui, par le biais de sa firme, a aidé financièrement à hauteur de 1,1 milliard de dollars le gendre de Trump, Jared Kushner, en versant de manière exceptionnelle un loyer unique de 99 ans avec un seul chèque - une pratique très inhabituelle et douteuse. (Je rappelle que l’Albanie donnera même l’île de Sazan pour 99 ans au même Jared Kushner afin de développer du tourisme pour les plus riches...) En octobre 2024, Carney, en tant que président de Brookfield, est allé en Chine, a rencontré le président Xi Jinping et a obtenu un prêt de 250 millions de dollars de la Banque Centrale de Chine - un pays qui est intervenu de manière flagrante et contraire à toute règle internationale lors des deux dernières élections canadiennes (2019, 2021), comme l’a prouvé une enquête publique parlementaire.

Quelqu’un pourrait me dire que Carney a été banquier central et qu’il sait comment fonctionne le monde. Je répondrais très simplement :

Sommes-nous en crise ? Oui.

Ressentez-vous quoi que ce soit que le gouverneur de la Banque du Canada fasse pour nous en ce moment, pour nous sortir de cette crise…?

Et puisque nous, les canadiens-albanais sommes originaires des Balkans, je ne peux pas ignorer le fait qu’actuellement, dans les pays membres de l’OTAN, seuls les "Renaissants" d’Edi Rama en Albanie et les Libéraux du clan Trudeau-Carney-Freeland cherchent coûte que coûte à obtenir un quatrième mandat…

En votant pour l’alternative conservatrice cette fois-ci, je suis convaincu que mon choix sert mieux l’avenir du Canada et le besoin criant d’un changement politique.

Enfin, à ceux qui pensent que leur vote ne fait aucune différence, je rappelle que selon le système canadien - uninominal à un tour - une seule voix peut faire la différence, car un député peut être élu avec seulement une voix de plus que son concurrent.

Sortez et votez pour le changement !

© Taulant Dedja