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Rushan Xhaferi: Lettre à Patrick Lagacé (qu’il ne va pas lire)

Monsieur Lagacé, je trouve qu’il y a eu trois véritables francs-tireurs au Québec. Benoît Dutrizac et vous. Je dis trois, car vous avez compté chacun pour un et demi. Richard Martineau était là pour compléter, car on ne fait pas un duo, tout seul, même si on est pas mal bon. Enfin, cette lettre vous est adressée, car je sens que nous sommes en train de perdre le dernier des Mohicans. Le dernier espoir de lire un journaliste demeure en vous. Et je ne sais pas si nous sommes perdus, car quand Foglia est parti en disant « merde » à tout le monde, vous avez essayé de combler ce vide énorme, malheureusement sans savoir comment s’y prendre, mais faute de grives, on mange des merles. Et on vous lit.

Je vous lis, mais quand je vois que vous vous en prenez à Madame L., je me dis que c’est fini. Foutu. Il semble que vous avez rejoint votre pote Martineau qui traite les gens de « petits lapins et de complotistes ». Mais comme le cas Martineau est sans espoir, vous êtes encore récupérable.

Vous avez écrit que Dr. Arruda est un scientifique. Soit. Or, invité de Dutrizac ce même docteur disait que le masque est insupportable et ne sert pas à grande chose. Un grand scientifique ne dirait le contraire dans entre deux mois, mars et juillet. La science a cette capacité de ne se foutre pas mal du politique, car elle connait la vérité. Et si elle se trompe, la science sait le reconnaitre. Est-ce que Arruda est scientifique ou politicien? Dans votre article “Le rôle du Dr. Arruda”, vous l’égratignez un peu sans pour autant lui demander de vider la chaise importante qu’il occupe en disant tout et son contraire.

Or, la situation est grave et pas parce que le nombre de «cas» augmente. Nous savons que les cas ce ne sont pas des malades. Des gens ne sont pas transmetteurs, ne sont pas contagieux, mais que sont juste porteurs et pour autant, ils sont comptabilisés comme des cas graves, donc des malades chaque jour. Comment nous savons nous tout cela? Car il faut écouter des spécialistes comme: Pr. Laurent Toubiana, Pr. Philippe Parola, Pr. Christian Perronne, Pr. Jean-François Toussaint et Dre. Nicole Delépine. C’est vrai que ces personnes sont en France, mais quand le Dr. Lawrence Rosenberg fait une déclaration discordante du discours officiel, le ministre de la Santé lui tombe dessus, probablement avec une menace de licenciement, et le pauvre docteur change de discours. Au Québec, le débat est mal vu, très mal vu.

Mais allons voir du côté de nos cousins français ce qu’ils disent. «La pandémie est finie. Les cas ne sont pas des malades et ils sont sporadiques. 97% des cas sont négatifs ce qui veut dire que globalement le virus ne circule pas. Le nombre de morts n’augmente pas et on continue de parler de pandémie. Le nombre de cas que l’on voit est de 300% moins élevé qu’en mars».

Côté tests, c’est du n’importe quoi. En avril 2020, le rapport INESSS avec titre CODIV-19 et détection moléculaire du SARS-CoV-2 chez les individus asymptomatiques nous dit que: «Les patients trouvés positifs par RT-PCR après 34 cycles d’amplification et plus n’excrèteraient plus de particules virales infectieuses et ne seraient plus considérés contagieux». Donc, la charge virale est importante, car c’est elle qui détermine qui est malade et qui ne l’est pas. Les cas déclarés «positifs» sont porteurs d’un fragment viral qui à un moment donné a été dans le corps, mais qui pour l’instant demeure insignificatif. Une autre donnée importante reste le nombre de cycles d’amplification qui est nécessaire par la RT-PCR et l’isolement du SARS-CoV-2 en culture. Ce rapport nous indique que ce nombre de cycles détermine qui peut contaminer ou pas. Voici les données:

▪ 13 à 17 cycles: toutes les cultures étaient positives;

▪ 33 cycles: 12 % des cultures étaient positives;

▪ 34 cycles et plus: aucune culture n’était positive.

Cela veut dire que le cycle d’amplification montre la dangerosité du virus pour les autres. Quel est ce cycle au Québec? Nous n’en savons rien, car les scientifiques québécois n’ont pas le droit de s’exprimer dans le média et d’expliquer ce qu’il s’y passe sur le terrain. Jetez un coup d’œil autour de vous! En voyez-vous des malades en grand nombre? Est-ce que les gens sont contaminés ou hospitalisés? Meurent-ils? Sinon ce n’est pas une pandémie. Le décalage que nous vivons est flagrant. Ce décalage entre l’information donnée et l’expérience personnelle génère des interrogations qui mettent en place une défiance vis-à-vis de toute information que l’on nous donne. Ce qui veut dire que les journalistes et vous M. Lagacé avez une responsabilité de ne pas s’en prendre à des gens comme Madame L., mais au pouvoir en place. Objectivez, monsieur!

Tous ces spécialistes français et d’autres nous disent que la pandémie est finie, terminée. Nous ne sommes plus en pandémie, car ce sont les hospitalisations et surtout le nombre de morts qui le déterminent. Or, des hospitalisations, il y en a peu et des morts on les cherche ici et là et ce qui nous est annoncé n’est pas clair. On peut lire: « Il y a eu 5 morts, dont deux les dernières 24 heures». Et les trois autres? Ce n’est pas clair. Peut-être avant 24 heures, mais dans ce cas pourquoi cette information est donnée à ce moment? On ne sait pas.

Il suffit de contrôler le vocabulaire et voilà maitre du monde. Pour ceux qui ont lu 1984, le livre de George Orwell comprennent ce que cela veut dire. Je présume que vous l’avez lu, M. Lagacé. Sinon, il est temps de s’y mettre.

Des études réalisées en Europe ont montré que les jeunes jusqu’à 19 ans ne sont pas contagieux, donc ils ne peuvent pas contaminer les autres. Or, cette information change tout, car nous sommes en train de masquer des jeunes qui ne peuvent pas propager le virus. Pourquoi? Pourquoi entretenir la peur constante sur un virus qui circule sans infecter et sans faire de morts à l’échelle de mars et avril? Qui a intérêt à foutre la trouille à toute la population dans un monde qui vit sur le qui-vive ces six derniers mois?

Pr. Toussaint a déclaré que cette crise est économique et non plus sanitaire. Il semble vrai. Le livre de Naomi Klein donne une explication magistrale sur ce thème. La stratégie du Choc, explique comment le néolibéralisme tire avantage de multiples crises pour détruire les droits sociaux acquis. Les capitalistes profitent du choc dans la société pour mettre en place des politiques antidémocratiques et antisociales, ce qu’il risque de se passer dans les prochaines années est somme toute assez simple. Destruction des syndicats, limitation des droits de travail, ubérisation de l’emploi, précarisation des travailleurs, etc.

Nous ne connaissons plus l’Histoire avec une grande h, ou tout au plus, nous l’avons oubliée. La Deuxième Guerre mondiale est loin sachant que d’autres guerres l’ont remplacée, telle une nouvelle qui en chasse une autre. Heureusement, il existe des personnes comme Pierre Conesa. Pierre Conesa a clairement démontré que Hollywood est une machine de propagande américaine. Dans ce sens, nous pouvons faire le lien avec le Plan Marshall. En 1945, pour donner des fonds afin de reconstruire l’Europe, les États-Unis ont mis comme condition unique l’accès au cinéma américain dans le marché européen sans condition. Drôle de condition! Pourquoi? Cela semble bizarre dans un premier temps, mais à la longue tout s’explique.

En effet, quelle meilleure machine de propagande que le cinéma. Nous avons été plusieurs à voir le film Contagion. Quel drôle de coïncidence. Un film qui explique une pandémie dans les moindres détails que celle que nous avons vécu. C’est comme les publicités vues à la télé. Si on voit un couteau qui coupe comme un sabre de samouraï et qui ne coute pas cher, c’est que c’est vrai. Vite, appel le 1-800 pour commander et sors ta carte de crédit dans les prochaines 20 minutes, une l’occasion à ne pas rater! Gros cons, va! Bien fait pour ta gueule quand tu vas t’percevoir que le prochain objet qui va faire de tes abdos un six packd’enfer comme le beau black à la télé sera bon pour le ranger facilement sous ton lit, tu réalises que tu te seras fait avoir plus qu’une fois.

Nous nous rendons compte que la publicité n’est rien d’autre que la suite du livre Propagande de 1928 de Edward L. Bernays. Noam Chomsky nous a avertis depuis longtemps. Dans un monde capitaliste à outrance, le système cherche des gens à faire son travail plus ou moins correctement sans être en mesure de remettre ce système en question. Des moutons, voire des pures laines.

Pourquoi? Jacques Attali parle depuis des années d’un gouvernement mondial souhaité. Jacques Attali n’est pas n’importe qui. Il a été conseiller de tous les présidents français depuis Mitterrand et cela ne date pas d’hier.

Vous avez vu The Social Dilemma sur Netflix, M. Lagacé. Fort et percutant, ce documentaire montre l’esclavage moderne et numérique de nous tous. Un esclavage mondial. Nous n’avons plus le choix que de demeurer connectés. Le travail se fera en ligne et pire encore: l’enseignement. OCDE, un gros Think Tank européen déclarait que les perspectives de bénéfices dans le monde de l’éducation pour les investitures institutionnelles sont de l’ordre de 1 à 7. Pour 1 dollar investi, il en sort 7 quand dans l’industrie de l’automobile cette proportion est de 1 à 2. C’est alléchant comme le fromage du Corbeau. L’éducation n’éduque plus, mais forme les employés mal payés du futur. Ça va mal à shop!

Où cette situation nous mène-t-elle? La question est vaste et complexe, mais il semble que nous nous dirigeons vers d’autres schémas de pensées. Le citoyen lambda n’a pas les clés pour comprendre la complexité de la situation, car comme on l’a vu, un certain système en place veut rendre les citoyens des gens qui obéissent sans trop poser de questions, mais l’accès à un grand nombre d’informations fait en sorte, quand même, que des citoyens se réveillent et questionnent tout. Quand on regarde la montre, on ne voit pas de Rolex dans notre poignée.

Qu’en est-il des riches? Il semblerait que les riches ont disparu des radars. Se confinent-ils? Vont-ils s’en tenir à six personnes par foyer et demeureront-ils sans avoir de la visite? Pour combien de temps? Sagard va obliger les invités à porter un masque? C’est drôle, car ils se font de plus en plus petits ces temps-ci.

Vous écrivez: «Je pensais avoir tout vu avec les conspirationnistes du 11-Septembre, très actifs dans les années 2000». Manque de bol, un documentaire sur Amazon Prime détruit les déclarations officielles du rapport sur le 11 Septembre. Quand la science parle, on accepte. Or, il semblerait que le 11 Septembre la science était en congé pour les auteurs du rapport sur ces évènements. Vous, ne vous questionnez-vous pas quand le rapport officiel dit que le 4e avion s’écrase et qu’à ce moment la terre s’ouvre pour l’engloutir et se ferme aussitôt? Vous avez essayé de creuser plus d’un pied pour planter des cèdres? Vous allez découvrir que c’est toughen tabernouche. Que la terre ne collabore pas trop et qu’un avion de 47 mètres, long comme un pâté de maisons, ne disparait pas sous terre si facilement sans laisser de trace. Mais heille! C’est la version officielle. Je vous conseille d’écouter du George Carlin, ça vous fera bouger les neurones!

C’est vrai que les pires folies ont été dites sur cette crise, mais à qui la faute? Arruda qui dit n’importe quoi, Legault qui en deux ans n’a rien fait pour l’hôpital et la santé, et les journalistes qui traitent de complotiste quiconque ose poser des questions de fond. Des complotistes fous existent, mais des complots aussi. Qui peut dire aujourd’hui, sans avoir l’air ridicule, que Lee Harvey Oswald est le seul responsable de John Kennedy? On accepte bien que César fût tué par son entourage, mais pas Kennedy?

Mon livre préféré (un de mes livres) c’est Sapiens, une brève histoire de l’humanité, car dans ce livre l’humain n’est pas jugé, mais présenté complètement nu dans sa complexité animale de mammifère. Pas de biais, c’est bien ou c’est mal. Un être en survie à la recherche du sens de son existence misérable sachant que le jour de sa naissance, il est aussi vieux pour mourir. Un être qui a inventé Dieu pour le sauver, et par finir tuer en son, mais aussi un être fragile comme un vieux dans un CHSLD face à un virus.

Je terminerais par dire qu’il y a plus infiniment plus à trouver en dehors du consensus que dans le consensus. Osez, M. Lagacé, à donner un coup de pied dans la fourmilière. Prenez-vous au roi et pas à ses sujets! Car celui-ci est totalement nu!